Emile Souquières - Ingénieur et Inventeur

Publié le 8 juin 2009 par Marcel Yves Croute

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Joseph dit Emile Souquieres est né le 13 février 1823 à Cassaniouze au domaine du Catelo, fils de Raymond Souquieres et Marie Charlotte Seignelay de Blanc de Guizard. Il est le frère de Marie Louis Vitorio dit Achille, qui fut préfet de la Nièvre.  Au contraire de ces frères aînés, Achille qui assurera de hautes fonctions territoriales et Antoine qui gérera le domaine du château de la Rode et qui sera maire de Lacapelle-del-Fraisse, Joseph Emile se tourne vers des études scientifiques, il sera Ingénieur. 

Le 14 avril 1859, Emile dépose un brevet pour 15 ans sur un procédé de distillation de la Houille. Ce brevet sera également enregistré dès le 30 avril 1859 à Bruxelles, Londres et en Allemagne.  Emile propose d’effectuer la distillation de charbon pulvérisé avec du coke (1), le résultat est un coke plus compact donc plus performant pour les hauts fourneaux et la production d’acier, ce qui correspond pour une partie à une double distillation. Ce procédé ne semble pas avoir été utilisé, un résultat similaire étant obtenu en une seule distillation en utilisant un charbon à haute teneur de carbone et en régulant la température de la distillation.

Emile sera Ingénieur à la société de chemin de fer La Compagnie d’Orléans, il est en charge du matériel. Il participe à l’inauguration de la ligne Aurillac-Figeac qui désenclave le Cantal vers le sud-ouest et met Toulouse à 6 heures d’Aurillac. 

Le 11 novembre 1866, un train spécial composé de 3 wagons-salons, quitte Capdenac à midi et demi. A son bord de nombreuses personnalités dont M. le Baron Paul de Richemont, sénateur, délégué par le conseil d’administration de la Compagnie d’Orléans ; M. Dudieu délégué général du conseil ; M. le Comte Dubois, membre du conseil d’Etat ; M. Déglin ingénieur en chef du réseau central ; M. Souquieres, ingénieur du matériel ; ….  Monsieur de Parieu, vice-président du Conseil d’Etat, Monsieur le préfet du Cantal, Mgr de Pompignac, évêque de St Flour, les sous-préfets, le maire d’Aurillac et les conseillers municipaux les attendaient à Aurillac pour un banquet, qui fut suivi d’allocutions.

Emile intervient également devant la commission d’enquête agricole du ministère de l’agriculture le 18 septembre 1866 à Murat, cette commission est présidée par M. le Baron Lafond de Saint-Mür, député, en présence du sous-préfet. Il défend la diminution des impôts payés par le Cantal et la subvention par l’Etat du développement  des voies de communications dont le chemin de fer, pour limiter une émigration vers les villes depuis les campagnes sans esprit de retour.

Emile Joseph Souquieres a été promu chevalier de la Légion d’Honneur.  Il décède le 2 avril 1872 à Paris, il ne semble pas avoir été marié et avoir eu de descendance.

Note (1) : Le coke est obtenu par distillation de la houille dans un four à l’abri de l’air. La cuisson dure de 16 à 40 heures, les matières volatiles sont éliminées du charbon qui subit alors une transformation physique. Le gaz dégagé par cette cuisson est utilisé comme gaz d’éclairage dans les villes du 19ème siècle.

Bibliographie

 

The Repertory of Patent Inventions (London - 1860) pages 73 à 76

Moniteur du Cantal : compte rendu de l’inauguration de la ligne Figeac-Aurillac (1866)

Ministère de l’Agriculture – Enquêtes Agricoles Cantal-Haute Loire-Lozère-Corrèze (1867) 

 

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